Le sepsis est le dysfonctionnement d'organes menant à une complication d’infections qui peut être fatale, et qui cause environ 700 000 décès par an en Europe et six millions dans le monde. Il est particulièrement important de disposer de tests de diagnostic in vitro permettant une identification rapide et viable du sepsis afin d’entreprendre un traitement adapté le plus rapidement possible et assurer un suivi efficace de la réponse du patient à celui-ci.

Objectif

Ce projet vise à améliorer la prévention, le diagnostic et la prise en charge du sepsis à travers le développement de méthodes de référence pour le dosage de biomarqueurs. Le développement d’un système de référence pour la procalcitonine permettra d’évaluer et si besoin d’améliorer l’exactitude et la comparabilité des résultats obtenus à partir de différentes méthodes de dosage. Le développement d’une méthode de quantification simultanée de plusieurs biomarqueurs du sepsis permettra d’augmenter la fiabilité, la spécificité et la rapidité du diagnostic du sepsis.

Résumé et premiers résultats

En 2017, l'Assemblée mondiale de la santé et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont fait du sepsis une priorité mondiale en adoptant une résolution visant à améliorer, prévenir, diagnostiquer et gérer le sepsis. Le sepsis est une maladie potentiellement mortelle qui survient lorsqu'une réponse inappropriée de l'hôte envers une infection entraîne un dysfonctionnement ou une défaillance de plusieurs organes.

Environ 50 % des patients en soins intensifs le sont pour cause de sepsis, maladie pour laquelle le taux de mortalité est supérieur à 30 %. Le délai avant le diagnostic est le facteur critique dans la prise en charge de la sepsis: la fenêtre permettant d’instaurer un traitement approprié est supérieure à 6 heures.

La survie est également linéairement corrélée au temps écoulé avant le traitement par antibiotiques, et chaque heure de retard augmente les chances de mortalité de 7,6 %, ce qui rend indispensable un diagnostic rapide et fiable. Cependant, la septicémie est facilement confondue avec d'autres maladies, un fait exacerbé par l'absence de tests diagnostiques précis et rapides.

Pour remédier à cela, les nouvelles directives de l’OMS incitent les États membres à promouvoir la recherche sur le diagnostic et le traitement du sepsis, ce qui a conduit à plusieurs initiatives telles que le Forum international sur le sepsis et l’Académie européenne de la sepsis.

Les directives de diagnostic existantes combinent les symptômes et les signes pour estimer la probabilité de septicémie et orienter le choix du traitement. Actuellement, ces méthodes visent à stabiliser les patients tout en les traitant avec des antibiotiques à large spectre basés sur l'hypothèse qu'il existe une cause bactérienne. Pour qu’un patient survive, de telles interventions cliniques doivent être rapides, mais l'état actuel des connaissances signifie que cela doit être fait sans connaissance de l'étiologie microbienne.

Dans des situations cliniques plus difficiles, telles que les soins intensifs, le diagnostic peut être compliqué par une maladie préexistante du patient, ce qui peut le rendre vulnérable à une gamme beaucoup plus large d’agents pathogènes bactériens, viraux et fongiques. De plus, la résistance aux antimicrobiens peut entraver le traitement de la septicémie car les tests actuels ne permettent pas de détecter la résistance suffisamment rapidement.

L'amélioration de la technique dépend de l'amélioration concomitante de la justesse et de la rapidité des tests de diagnostic du sepsis existants, tout en développant la prochaine génération de tests de biomarqueurs et de tests microbiologiques.

Le projet se propose ainsi d’améliorer la traçabilité et l’exactitude des mesures de biomarqueurs (par exemple, protéine C-réactive et procalcitonine) utilisés pour le diagnostic du sepsis. Cela devrait inclure le développement de méthodes validées et de matériaux traçables, ainsi que la définition de plages de référence de biomarqueurs chez les patients présentant un risque de sepsis.

Un cadre métrologique et d'assurance qualité devra être développé pour les méthodes actuelles utilisées pour confirmer l'étiologie microbiologique du sepsis. Cela devrait inclure une évaluation de l'exactitude et de la reproductibilité des méthodes actuelles et la quantification des niveaux cibles de fidélité et de justesse requis pour une prise en charge adaptée des patients.

Les méthodes et les étalons développés permettront aux fabricants de diagnostic in vitro de respecter les exigences de la directive européenne 98/79/CE et du règlement 2017/747 relatives à la traçabilité métrologique des résultats de mesure.

Impacts scientifiques et industriels

Démonstration de la précision des technologies de diagnostics in vitro pour une utilisation clinique fiable dans les hopitaux.

Faciliter l'adoption de la technologie et de l'infrastructure de mesure développées dans le projet par la chaîne d'approvisionnement des mesures (laboratoires cliniques, hôpitaux), les organismes de normalisation et les utilisateurs finaux.

Partenaires

LGC (Royaume-Uni), METAS (Suisse), MIRS/NIB/FITO (Slovénie), NPL (Royaume-Uni), PTB (Allemagne), Assistance publique – Hôpitaux de Paris (France), Ben-Gurion University of the Negev (Israël), CEA (France), Great Ormond Street Hospital for Children National Health Service Trust (Royaume-Uni), Royal Surrey County Hospital NHS Foundation Trust (Royaume-Uni), Warszawski Uniwersytet Medyczny (Pologne)