Depuis la Révolution française, et l'élaboration du système métrique décimal, la métrologie s'est fortement développée dans le monde entier. L'assurance d'avoir des mesures fiables et reconnues, l'évolution des technologies, impliquent d'avoir des instances au plus haut niveau qui examinent et proposent des solutions dans le domaine de la mesure. Comment est organisée la métrologie au niveau international ? Quels sont les instances en charge de la définition des unités, de l'élaboration des étalons de mesure ? Voici quelques réponses.   

La convention du mètre

La Convention du mètre, traité diplomatique, a été signée le 20 mai 1875 par 17 Etats Membres. Cette convention a pour but la promotion du système métrique décimal. Suite à cette convention, un bureau scientifique a été créé, le Bureau international des poids et mesures (BIPM).

Le nombre d'États Membres est, au 24 mai 2019, de 60 pays dont 29 pays du continent européen.

Afin de faciliter l'intégration de nouveaux Etats, en particulier pour la participation au CIPM MRA, des pays sont associés à la Conférence générale des poids et mesures (CGPM). Ces pays n'ont pas de droit de vote à la CGPM. Au 7 août 2018, 42 Etats ou économies ont signé l'association à la CGPM.

Il est à noter que le président du Comité international des poids et mesures (CIPM), le vice-président du CIPM, le secrétaire du CIPM et le directeur du BIPM doivent être de nationalités différentes.

C'est le désir d’œuvrer en commun à l'avancement de la science qui conduit les Etats Membres à adhérer à la Convention du Mètre ; par cette adhésion, ils ne considèrent pas seulement leur propre intérêt, mais reconnaissent par-là la nécessité pour tous les pays de participer à une œuvre de progrès mondial dont ils seront eux-mêmes bénéficiaires.

Image
CdM

La Conférence générale des poids et mesures (CGPM)

La CGPM, conférence diplomatique qui réunit les délégués des Etats Membres de la Convention du mètre, se réunit au moins une fois tous les six ans sur convocation du Ministère des Affaires Etrangères français. A l'heure actuelle, et depuis 1960, les réunions de la CGPM se tiennent environ tous les quatre ans.

La séance d'ouverture est présidée par le Ministre des Affaires Etrangères de France et les séances de travail par le Président de l'Académie des Sciences de Paris.

Mission de la CGPM

  • élire les membres du CIPM ;
  • discuter et décider des mesures nécessaires pour assurer l'extension et l'amélioration de la mise en œuvre du Système International d'unités, le SI ;
  • valider les résultats des nouvelles déterminations métrologiques fondamentales et adopter les diverses résolutions scientifiques de portée internationale ;
  • adopter les décisions importantes concernant le fonctionnement et le développement du BIPM.

Le Comité international des poids et mesures (CIPM)

Le CIPM se réunit au moins une fois par an. Il est composé de dix-huit personnalités, scientifiques et métrologues éminents appartenant à des nationalités différentes, élus à titre personnel par la CGPM. La France, détentrice du traité diplomatique, a de fait un siège au CIPM.

Mission du CIPM

  • préparer les propositions et recommandations à soumettre à la CGPM ;
  • superviser et diriger les travaux du BIPM ;
  • établir un rapport annuel sur la situation financière et administrative du BIPM.

Devant le nombre toujours croissant de nouveaux Etats Membres, et par voie de conséquences de nouveaux et nombreux travaux scientifiques et techniques développés par les Instituts Nationaux de Métrologie (NMI), le CIPM a créé, depuis 1927, une série de Comités Consultatifs (CC) pour lui permettre d'étudier de manière plus approfondie les progrès scientifiques et techniques qui peuvent avoir une forte influence sur la métrologie.

Les Comités Consultatifs

Les Comités Consultatifs (CC) sont composés d'experts et de spécialistes internationaux venant des Instituts Nationaux de Métrologie. Les CC sont généralement présidés par un membre du CIPM.

Mission des Comités Consultatifs 

  • étudier les travaux et les progrès scientifiques et techniques qui sont réalisés, et analyser conséquences que peuvent avoir ces travaux en métrologie ;
  • préparer les recommandations qui seront discutées par le CIPM puis présentées à la CGPM ;
  • organiser des comparaisons internationales des étalons de mesure et examiner leurs résultats ;
  • émettre des recommandations sur les travaux que pourrait effectuer le BIPM.

Dix Comités Consultatifs ont été créés à ce jour :

  • CCEM (1927) : Electricité - Magnétisme
  • CCPR (1933) : Photométrie - Radiométrie
  • CCT (1937) : Température
  • CCL (1952) : Longueur
  • CCTF (1956) : Temps - Fréquences
  • CCRI (1958) : Rayonnements Ionisants
  • CCU (1964) : Unités
  • CCM (1980) : Masse
  • CCQM (1993) : Quantité de Matière
  • CCAUV (1998) : Acoustique - Ultrasons - Vibrations

Le Bureau international des poids et mesures (BIPM)

Le BIPM, situé au "Pavillon de Breteuil" à Sèvres, est un laboratoire de métrologie scientifique dont la mission essentielle est d'assurer l'uniformité des mesures dans le monde (aussi bien physiques que chimiques). Le Directeur du BIPM est nommé par la CGPM.

Le BIPM effectue des recherches fondamentales visant à améliorer les étalons de références en collaboration avec les Instituts Nationaux de Métrologie (NMI), de participer et d'organiser des comparaisons internationales, et de conserver les étalons de référence dont il a la charge.

Le fonctionnement du BIPM est assuré par les contributions payées par chaque Etat Membre adhérent à la Convention du mètre. La dotation annuelle allouée au BIPM, définie lors des CGPM, est répartie entre les Etats d'après une échelle fondée sur les coefficients du barème de l'Organisation des Nations unies, avec toutefois des limites maximales de 10 % et minimale de 0,5 % de la dotation totale.
Tous les Etats qui contribuent à l'entretien du BIPM sont copropriétaires de ses installations.

Les organisations régionales de métrologie (RMO)

Préambule : un terme générique dénomme l'organisme national en charge de la métrologie scientifique et technique dans chaque pays : Institut National de Métrologie dit NMI en anglais. Selon sa structure et son organisation, chaque pays peut être composé de plusieurs laboratoires nationaux de métrologie, un NMI (en France, le LNE) et des laboratoires dits désignés, les DI (en France, le LNE-LNHB, le LNE-LCM, le LNE-SYRTE, le LNE-CETIAT, le LNE-ENSAM, le LNE-IRSN, le LNE-LADG, le LNE-LTFB, le LNE-Trapil).

 

Plusieurs facteurs ont conduit à la création d'organisations régionales de métrologie (RMO) :

  • Un nombre important de pays, qui ont adhéré à la Convention du mètre depuis sa création, toujours croissant, ce qui complexifie donc l'organisation ;
  • des échanges plus étroits entre pays d'une même région ;
  • une volonté de coopération scientifique plus forte ;
  • une demande pour l'organisation de comparaisons "moins officielles" que dans le cadre du CIPM pour des pays en émergence et dont certains ne sont pas membre de la Convention du mètre ;
  • une forte demande d'accessibilité aux services métrologiques.
     

Les premières RMO se sont créées dans les années 1970 à 1980 :

  • EURAMET : European Association of National Metrology Institutes, comprend à ce jour 39 pays - dont deux candidatures acceptées de la Géorgie et de l'Ukraine (région Europe).
  • APMP : Asia and Pacific Metrology Programme, comprend 24 économies ; (région Asie - Pacifique).
  • SIM : Sistema Interamericano de Metrologia, comprend 34 pays (région du continent américain)
  • AFRIMETS : Système intra-africain de métrologie (région d’Afrique), comprend 43 pays
  • COOMET : Euro-Asian Co-operation of National Metrology Institutes, comprend 12 pays ; (région Europe Est et Cuba).
Image
Organisations régionales de métrologie (RMO)

 

Les membres actifs de ces régions sont les NMI et DI des pays qui ont adhéré à la région. Des membres associés sont aussi acceptés par les RMO, ou membres correspondants, en particulier pour les pays qui sont dans des zones où aucune région n'a encore été créée.

A ce jour, les RMO ont su se développer de façon exponentielle, et leur rôle dans la scène internationale en métrologie s'est sans conteste accru. Les RMO jouent un rôle essentiel dans la mise en œuvre de la Convention du mètre.

L'arrangement de reconnaissance mutuelle : le CIPM MRA

L'Arrangement de Reconnaissance Mutuelle (MRA - Mutual Recognition Arrangement) a été rédigé par le Comité international des poids et mesures (CIPM) en vertu de l'autorité qui lui est conférée par les États membres de la Convention du mètre, et signé en octobre 1999 par les directeurs des NMI.
Le CIPM MRA établit une reconnaissance mutuelle des étalons nationaux de mesure et des certificats d'étalonnage et de mesurage (Calibration Measurement Capabilities – CMC, en résumé, les possibilités d’étalonnage) émis par leurs laboratoires.

Pour établir les critères de reconnaissance mutuelle sur une base objective, cet arrangement s'appuie sur :

  • les résultats d'un ensemble de comparaisons clés effectuées selon des procédés spécifiés qui conduisent à une estimation quantitative du degré d'équivalence des étalons nationaux de mesure ;
  • la mise en place par chaque NMI ou DI de moyens adaptés afin d'assurer la qualité des mesures ;
  • la participation effective de chaque NMI ou DI à des comparaisons supplémentaires appropriées.

Cet arrangement comprend deux parties : dans la première partie, les signataires reconnaissent le degré d'équivalence des étalons nationaux de mesure des laboratoires participants ; dans la seconde partie, les signataires reconnaissent la validité des certificats d'étalonnage et de mesurage émis par les laboratoires participants. Un logo spécifique a été créé, logo qui peut être appliqué sur les certificats d'étalonnage émis par les NMI ou DI, pour des CMC publiées dans la KCDB (Key Comparison DataBase du BIPM).

 

Les points clés du MRA

Objectifs

  • établir le degré d'équivalence des étalons nationaux de mesure conservés par les NMI ou DI ;
  • pourvoir à la reconnaissance mutuelle des certificats d'étalonnage et de mesurage émis par les NMI ou DI ;
  • fournir ainsi aux gouvernements et autres parties un fondement technique solide à d'autres accords plus étendus liés au commerce international, au négoce et aux activités de réglementation.

Moyens mis en œuvre

  • comparaisons internationales de mesurages, désignées Comparaisons clés ;
  • comparaisons internationales de mesurages supplémentaires ;
  • mise en place par les NMI et DI de systèmes de management de la qualité et démonstration de leurs compétences ;
  • évaluation des possibilités d'étalonnages de tous les NMI et DI. Cette évaluation est faite dans un premier temps à l'intérieur de chaque RMO, puis par les autres RMO et validé par le JCRB, comité joint RMO et BIPM.

Résultat

  • déclarations des possibilités en matière de mesures pour chaque laboratoire, inscrites dans une base de données gérée par le BIPM et accessible au public par le Web.

Engagement

Les directeurs des NMI qui signent l'arrangement de reconnaissance mutuelle le font avec l'approbation des autorités appropriées de leur pays. Par-là même, ils :

  • acceptent les procédures rédigées dans l'arrangement et visant à établir la base de données ;
  • reconnaissent les résultats des comparaisons clés et supplémentaires, inscrits dans la base de données ;
  • reconnaissent les possibilités en matière de mesures et d'étalonnages des autres laboratoires participant à l'arrangement, et inscrits dans la base de données du BIPM.

Organisation

  • la coordination globale est réalisée par le BIPM sous les auspices du CIPM ;
  • les Comités Consultatifs du CIPM, les Organisations Régionales de Métrologie (RMO) et le BIPM sont responsables de l'organisation et de la réalisation des comparaisons clés et supplémentaires et de la validation de leurs résultats ;
  • un Comité mixte des organisations régionales de métrologie et du BIPM (JCRB : Joint Committee for RMOs and BIPM) a la responsabilité d'examiner les possibilités en matière de mesures et d'étalonnages déclarées par les NMI et DI, afin qu'elles soient inscrites dans la base de données du BIPM.

Une base de données contenant le résultat des comparaisons clés des étalons nationaux de mesure et des listes des possibilités d'étalonnage et de mesurage des NMI, est disponible sur le site du BIPM, la KCDB (Key Comparison DataBase du BIPM).

Autres organisations internationales

Organisation internationale de métrologie légale (OIML)

L'OIML (Organisme International de Métrologie Légale) est une organisation intergouvernementale créée en 1955 et dont l'objectif général est la coordination et l'harmonisation à l'échelon international des règlements administratifs et techniques sur les mesures et les instruments de mesures promulgués par les divers pays. L'OIML compte 62 Etats membres et environ 65 membres correspondants. L'OIML est reconnue comme organisme de normalisation internationale par l'Organisation Mondiale du Commerce.

Le but de cette harmonisation est de faciliter le commerce entre les pays non seulement en ce qui concerne les instruments de mesure mais aussi pour toutes les opérations qui impliquent des mesures. Pour cela l'OIML élabore des recommandations internationales.

L'OIML fonctionne avec un Secrétariat permanent situé à Paris et appelé Bureau International de Métrologie Légale (BIML). Ce bureau centralise les travaux effectués par les secrétariats techniques se trouvant dans les pays membres et coordonne toutes les activités de l'OIML.

Les Comités de l'OIML

  • La Conférence internationale de métrologie légale, de statut diplomatique. Cette conférence, qui réunit tous les quatre ans les Etats membres, est chargée de prendre les décisions fondamentales concernant l'OIML, en particulier son budget, sa politique de travail et l'adoption formelle des Recommandations Internationales ;
  • Le Comité international de métrologie légale (CIML) suit les travaux techniques et approuve les recommandations avant leur adoption par la Conférence Internationale. Ces recommandations ont été élaborées par les groupes de travail techniques. Les membres du CIML sont les responsables des services nationaux de métrologie légale des Etats membres de l'OIML. Le CIML élit en son sein un Président ;
  • Le Conseil de la Présidence, groupe réuni par le Président du CIML, qui a pour mission d'assister celui-ci dans les réflexions stratégiques sur l'évolution de l'OIML.

Les langues officielles de l'OIML sont le français et l'anglais.

Le BIML publie une revue spécialisée : "Le Bulletin de l'Organisation Internationale de Métrologie Légale".

 

IMEKO (International Measurement Confederation)

L’association IMEKO a été fondée en 1958. C’est une fédération de sociétés de métrologie et d’universités qui se sentent concernées par tous types de mesures (scientifiques, technologiques et/ou industrielles)

Actuellement IMEKO regroupe 42 organisations membres (pour 42 pays). L'objectif d'IMEKO est de :

  • promouvoir les échanges sur l'information scientifique et technologique dans le domaine des mesures ;
  • faciliter la coopération entre scientifiques ;
  • organiser des conférences internationales dont le "IMEKO World Congress" qui a lieu tous les trois ans, et des conférences par thèmes telles que Flowmeko, Tempmeko, etc.

Afin de couvrir le plus largement possible les problématiques liées aux mesures qui peuvent être effectuées dans les laboratoires, IMEKO s'est organisé en comités techniques : les TC. A l'heure actuelle 24 TC ont été créés.

Le Collège Français de Métrologie (CFM) est le membre français d'IMEKO, et à ce titre participe au Comité Général (General Council). Le CFM a également des représentants dans certains des comités techniques d'IMEKO.

 

Les 24 comités techniques sont les suivants :

  • TC1 - Education and Training in Measurement and Instrumentation
  • TC2 - Photonics
  • TC3 - Measurement of Force, Mass, Torque and Density
  • TC4 - Measurement of Electrical Quantities
  • TC5 - Hardness Measurement
  • TC6 - Vocabulary Committee (activité suspendue pour l'instant)
  • TC7 - Measurement Science
  • TC8 - Traceability in Metrology
  • TC9 - Flow Measurement
  • TC10 - Technical Diagnostics
  • TC11 - Metrological Infrastructures
  • TC12 - Temperature and Thermal Measurements
  • TC13 - Measurements in Biology and Medicine
  • TC14 - Measurement of Geometrical Quantities
  • TC15 - Experimental Mechanics
  • TC16 - Pressure and Vacuum Measurement
  • TC17 - Measurement in Robotics
  • TC18 - Measurement of Human Functions
  • TC19 - Environmental Measurements
  • TC20 - Measurement Techniques for the Construction Industry
  • TC21 - Mathematical Tools for Measurements
  • TC22 - Vibration measurement and acceleration
  • TC23 - Metrology in Food and Nutrition
  • TC24 - Chemical measurements

L'Europe et la métrologie : EURAMET

Image
euramet

EURAMET e.V. est une organisation, officiellement créée le 11 janvier 2007.

C’est l’organisation régionale de métrologie (RMO) pour l’Europe, dont la France est membre. Dans le cadre de l’arrangement de reconnaissance mutuelle des certificats d’étalonnage et de mesurage, édité par le CIPM, le CIPM MRA, EURAMET e.V assume la délégation de certaines actions (en particulier les revues des systèmes de management de la qualité de chaque état membre).

EURAMET e.V. fait suite à l'association EUROMET créée en septembre 1987 à Madrid. A l'origine EUROMET comprenait les laboratoires nationaux de métrologie des pays de l'Union européenne et de l'Association européenne de libre-échange (AELE). Elle a ensuite intégrée, au fur et à mesure de leur adhésion, les nouveaux pays membres de l'Union Européenne. D'autres pays, non encore membres de l'Union Européenne à cette époque, étaient également membres d'EUROMET de plein droit tels que : la Turquie ou la Serbie, par exemple. EUROMET a été dissolu en juin 2007, et toutes ses activités ont été transférées à EURAMET.

EURAMET e.V. est une association à but non lucratif, sous législation allemande. Elle regroupe à ce jour, 39 pays membres de l'Union européenne, des pays de l'AELE, et des états qui souhaitent entrer dans l'Union européenne.

EURAMET a été mise en place afin de développer la coopération de tout type entre les instituts nationaux de métrologie de l'Europe de l'ouest (NMI) et d'assurer une utilisation efficace des moyens disponibles en métrologie. EURAMET a mis l'accent, dès sa création, sur la coopération en recherche et développement.

Les objectifs d'EURAMET

Les objectifs de l’association sont nombreux, on citera les suivants :

  • Promouvoir la métrologie européenne et ses résultats scientifiques ;
  • Créer une communauté d’experts métrologues pour faciliter les échanges techniques via des groupes et/ou des projets spécifiques d’intérêts communs ;
  • Développer une véritable collaboration entre tous les membres de l’association sur des projets de recherches relatifs aux étalons de mesures, des projets de comparaisons inter-laboratoires, dans une structure européenne ;
  • Optimiser l'utilisation des ressources et des services dont disposent les membres afin de satisfaire les besoins métrologiques industriels ou sociétaux décelés ;
  • Améliorer les possibilités d’étalonnage et les rendre accessibles à tous les membres en donnant une meilleure visibilité ;
  • Soutenir les pays qui mettent en place des références et assurer un transfert de connaissance d'un pays à un autre autant que nécessaire.

Les missions spécifiques d'EURAMET

  • la coopération sur des études et recherches pour l'amélioration des références en métrologie ou pour la réalisation de nouvelles références ;
  • la coordination des investissements importants pour les moyens métrologiques;
  • le transfert de compétence et de connaissance entre les membres, en particulier par la création de groupes techniques spécifiques pour faciliter les échanges ;
  • l'établissement d'un cadre de collaboration entre les membres intéressés par un projet particulier ;
  • l'organisation de comparaisons internationales, en particulier suite à la mise en œuvre du MRA édité par le CIPM ;
  • la mise à disposition d'informations sur les ressources et services ;
  • la coopération avec les organismes d'accréditation européens ;
  • la coopération avec les services de métrologie légale européens.

Structure et activités techniques

Chaque membre signataire (pour la France, le LNE), mandate un délégué. L’ensemble des délégués constituent l'Assemblée Générale d'EURAMET. Elle se réunit au moins une fois par an, afin de débattre des objectifs et de la stratégie à développer au sein de l’association de métrologie européenne.

Le Président d'EURAMET est élu pour trois années par l'Assemblée Générale. Son mandat n’est pas renouvelable ; il est assisté par un secrétariat et deux vice-présidents, eux aussi élus par l'Assemblée Générale.

Le premier vice-président se consacre aux activités propres d'EURAMET.

Le second vice-président est nommé Président du Comité d'EMPIR (European Metrology Programme for Innovation and Research). Chaque pays membres du Comité de l'EMPIR mandate un représentant qui participera au Comité. A ce jour, 28 pays sur les 37 membres d'EURAMET, participent au programme EMPIR.

Un Bureau des directeurs (BoD), composé de neuf membres (dont le président et ses 2 vice-présidents, et 6 autres membres élus parmi les délégués de l’assemblée générale) assurent le fonctionnement de celui-ci entre deux Assemblées générales, et assistent le président dans sa fonction.

Par ailleurs, EURAMET s'est professionnalisée avec un secrétariat à plusieurs composantes afin de mieux répondre aux différentes activités de l'association : les aspects juridiques et financiers, les procédures et le suivi spécifique des projets de recherche dans le cadre d'EMPIR (JRPs - Joint Research Project),  projets financés par l'Union Européenne, les activités liées aux projets définis au sein des comités techniques, la gestion de l'assurance de la qualité dans les laboratoires, les comparaisons inter-laboratoires, etc..

Pour assurer l'activité technique d'EURAMET des groupes spécifiques ont été créés : les Comités Techniques (Technical Committees - TC). A l'heure actuelle ils sont au nombre de douze, dont 10 relatifs aux activités techniques et 2 aux activités transverses :

  • masse (y compris force, couple et pression) ;
  • longueur (y compris les mesures dimensionnelles) ;
  • électricité et magnétisme (courant continu et métrologie quantique, basse fréquence, hautes fréquences) ;
  • temps et fréquence ;
  • thermométrie (y compris les propriétés thermiques et l'humidité) ;
  • rayonnements ionisants (dosimétrie, radioactivité, métrologie des neutrons) ;
  • photométrie et radiométrie (y compris la fibronique) ;
  • débitmétrie (liquide et gaz) ;
  • acoustique, ultrasons et vibrations (y compris l'accélérométrie) ;
  • métrologie chimique (gaz, organique, inorganique et électrochimie) ;
  • métrologie interdisciplinaire ;
  • qualité.

Chaque pays membre d'EURAMET peut désigner un « contact-person », spécialiste du domaine concerné, pour le représenter au sein de chacun des comités techniques. Pour chacun des TC, un "TC Chairperson" est élu par l'ensemble des Contact Persons du TC concerné ; la durée de son mandat est de deux ans, renouvelable une fois. Il a pour tâches principales la coordination des projets qui sont présentés par les "contact persons" et l'animation du Comité Technique.
Compte tenu de du volume d'activité de certains comités, mais aussi de la diversité technique de ces domaines, certains TC ont été subdivisés en sous-groupes. C’est par exemple le cas pour l’électricité avec les sous-comités en : basse fréquence, métrologie quantique, puissance et radiofréquences.

Chaque projet de collaboration, d'un domaine spécifique, est classé dans l'une des catégories suivantes :

  • réalisation d'études en commun ("cooperation in research")
  • comparaisons interlaboratoires ("intercomparison of measurement standards")
  • offre de services d'étalonnage ("traceability")
  • réunions d'information et séminaires ("consultation on facilities")

A l'heure actuelle, autour de 1000 projets ont été initiés en 20 ans par EUROMET. Le nombre substantiel de projets est une preuve du succès d'EUROMET, et maintenant d'EURAMET en termes de collaboration européenne en recherche et transfert de connaissance.

Avec la mise en œuvre du CIPM MRA, les projets sur les comparaisons inter- laboratoires ont eu une croissance sans précédent dans les 5 années qui ont suivies. Ces comparaisons sont utilisées à la démonstration de l'équivalence des étalons nationaux. Les collaborations pour des projets de recherches et de développement en commun est le type de collaboration le plus apprécié ; ceci indique la volonté manifeste des métrologues à mettre en commun leurs travaux.

Les programmes européens de recherche

La recherche est très coûteuse et nécessite des moyens importants aussi bien humains qu’en terme d’équipements des plus sophistiqués. La redondance étant qui plus est indispensable en matière de métrologie, particulièrement au plus haut niveau de réalisation, elle doit être conciliée avec une juste optimisation des moyens mis en œuvre. EUROMET permettait de générer des projets de recherche et développements en commun, basé sur le partenariat volontaire et sur les fonds propres de chaque pays participants. Compte tenu des nouveaux domaines devant faire appel à la métrologie et en développement croissant, tels que les nanosciences, la biotechnologie, la médecine, les logiciels et la modélisation, les matériaux, la santé, l'imagerie, la métrologie de la perception, la sécurité et l'espace, et bien d'autres encore, des moyens complémentaires étaient nécessaires.

L'Union Européenne, consciente de ces enjeux, a proposé d'élaborer et de financer un programme de recherche en métrologie, pour une meilleure synergie et une coopération scientifique plus accrue entre les Etats en Europe. Plusieurs étapes ont été nécessaires.

  • Un premier programme, i-MERA (Implementing Metrology European Research Area), de 2005 à 2008 a permis d'identifier les activités de recherche stratégiques pour le soutien aux innovations et à la qualité de la vie en Europe, d'élaborer un programme européen de recherche en métrologie (EMRP), et de regarder les solutions pour la gestion d'un tel projet . D'où la création de l'entité légale "EURAMET" en 2007.
  • Cette première étape a été suivie par une phase transitoire, i-MERA+, phase test de financement de projets européens. Un programme de 64 M€ (32 % financé par la Commission Européenne, le reste à la charge des Etats membres) a permis de financer 21 projets
  • A l’issue de cette phase transitoire, deux programmes européens de recherche en métrologie ont vu successivement le jour : EMRP (European Metrology Research Programme), de 2009 à 2013 pour les appels à projets pour un financement de 400 M€ (50 % financé par la CE). 119 projets ont été finalisés. Puis EMPIR (European Metrology Programme for innovation and Research), pour un financement a hauteur de 600 M€ (50 % financé par la CE) qui a débuté en 2014 et devrait se finaliser en 2020, pour les appels à projets.

Les thématiques des projets financés sont définies par le Comité EMPIR, présentent des enjeux sociétaux ou économiques importants comme la santé, l’environnement, l’énergie, les besoins industriels, les nouvelles technologies ou l’aspect fondamental de refonte du système international d’unités.