

La métrologie nécessite d'importantes collaborations internationales de par sa nature : elle a besoin de redondance pour assurer la traçabilité des mesures de manière fiable et durable. Outre les échanges scientifiques, la métrologie implique de participer à de nombreuses comparaisons inter-laboratoires, afin de valider les résultats obtenus sur les références réalisées. L'ensemble des chercheurs du RNMF sont fortement impliqués dans les instances internationales décisionnaires que ce soit au niveau européen ou international. Par ailleurs, des programmes d' "échanges de chercheurs" sont proposés pour accroître les collaborations avec nos homologues.
De par son histoire, La France a un siège de droit au Comité international des poids et mesures (composé seulement de 18 personnes).
Le RNMF est présent dans tous les Comités Consultatifs du CIPM, et dans de nombreux groupes de travail associés (plus d'une cinquantaine).
Quelques chiffres :
C'est le nombre de participations du RNMF aux comparaisons clés internationales (key comparisons)
C'est le nombre de participations du RNMF aux comparaisons supplémentaires (supplementary comparisons)
C'est le nombre de possibilités d'étalonnage et de mesurage publiées (calibration and measurement capabilities - CMC) reconnues internationalement dans le cadre du CIPM MRA
Tous ces éléments permettent de positionner la France comme le 6e acteur mondial en métrologie.
Par ailleurs, les résultats de travaux de recherche conséquents de ces dernières années ont permis à la France d'être un acteur majeur dans la révision du système international d'unités.
Le JCGM, comité joint entre le BIPM et de nombreuses autres organisations internationales, telles que l'OIML, l'ISO, l'IEC, l'IFCC, l'IUPAC ou l'IUPAP, a pour rôle de mettre à jour et de disséminer deux documents majeurs en métrologie, le GUM (Guide to the Expression of Uncertainty in Measurement) et le VIM (Vocabulaire International de Métrologie), respectivement dans deux groupes de travail, JCGM-WG1 et JCGM-WG2. Le LNE participe a ses deux groupes de travail.
Dans le domaine des rayonnements ionisants, en dosimétrie pour la radiothérapie, les besoins de raccordements nécessitent des instrumentations particulièrement coûteuses, comme les accélérateurs médicaux. Le gouvernement français a mis en œuvre une nouvelle plateforme dédiée à la radiothérapie en 2014, la plateforme DOSEO. Outre les recherches initiées, elle permet aussi la formation de physiciens d'hôpitaux et des industriels.
Dans le cadre d'un accord avec le BIPM, cette plateforme est mise à disposition de la communauté internationale pour les étalonnages d'étalons primaires et des comparaisons inter-laboratoires.
Dans le cadre de l'association EURAMET, le RNMF est présent à tous les niveaux.
Il a été un des initiateurs de la création de l'association EUROMET en 1988, avec la PTB (Allemagne) et le NPL (Royaume-Uni), puis de sa transformation en entité légale en 2007, pour devenir EURAMET.
L'ensemble des laboratoires, selon leurs compétences, participent aux Comités techniques, aux groupes thématiques (environnement, énergie, santé) et aux comparaisons inter-laboratoires organisées dans ce cadre, entre autres. Par ailleurs, le LNE, en tant que représentant du RNMF, participe au Bureau des Directeurs et au Sous-Comité recherche du Comité EMPIR.
Au nom d'EURAMET, le LNE préside aussi le comité joint STAIR-EMPIR (STAndards, Innovation and Research - European Mettrology Programme for Innovation and research), plateforme d'échange entre le CEN-CENELEC (normalisation) et EURAMET (métrologie), pour définir les besoins de R&D ayant un impact sur la normalisation.
Depuis le début de l'aventure des programmes européens la France a été très présente et a participé à :
projets sur les 21 financés dans le cadre d'i-MERA+
projets sur les 119 financés dans le cadre de l'EMRP
projets pour EMPIR à ce jour (programme en cours jusqu'en 2020)
Pour améliorer les collaborations en métrologie en Europe, définir de réelles stratégies et avoir des coordinations accrues en R&D en métrologie, EURAMET a initié la création de réseaux européens de métrologie (EMN) sur des thématiques d’importance stratégique pour l’Europe. Cette initiative, soutenue par la Commission européenne (CE), a permis l'émergence des premiers EMN, approuvés par l'assemblée générale d'EURAMET en 2018.
Les laboratoires du RNMF sont impliqués dans tous ces EMN, en particulier en co-pilotant deux d'entre eux sur le Climat (pour la partie surveillance des Océans), et celui sur les mathématiques et statistiques.
Chaque année, l'ensemble des laboratoires du RNMF accueillent des chercheurs du monde entier, dont les objectifs sont de plusieurs ordres :
Un budget dédié est consacré à cette activité qui représente autour de 20 personnes/mois.
Dans le cadre des activités internationales, des accords de coopération avec certains pays sont signés pour des activités spécifiques. Les derniers accords signés ont concerné plus particulièrement le domaine de la température et des grandeurs thermiques.
Laboratoire commun entre l'INRiM (Istituto Nazionale di Ricerca Metrologica - Italie) et le LNE (Laboratoire national de métrologie et d'essais - France), créé en 2016, celui-ci est destiné à favoriser les recherches en métrologie primaire par le développement de nouvelles méthodes et la réalisation d'instrumentation dans les domaines des fluides, en particulier pour les pressions, la température et l'humidité, les propriétés thermo-physiques des matériaux ou encore la composition de gaz.
En mai 2018, un accord a été signé à Paris entre l'Institut technique de physique et de chimie de l'Académie chinoise des sciences (TIPC-CAS) et le LNE pour la création d'un laboratoire international conjoint sur la métrologie cryogénique, le Joint Laboratory on Cryogenic Metrology Science and Technology.
Cet accord signé notamment en présence du Dr Bin Xiangli, vice-président de l'académie chinoise des sciences, de M. Thomas Grenon, Directeur général du LNE, a pour but de renforcer la coopération scientifique entre le TIPC et le LNE dans le domaine de la température. Initiée depuis plusieurs années, elle a déjà permis d’obtenir de remarquables résultats pour la mesure de la constante de Boltzmann ainsi que dans le champ de recherche de la thermométrie.