Résumé

En climat tempéré, la population passe, en moyenne, 85 % de son temps dans des environnements clos, et une majorité de ce temps dans l’habitat. Différents types de sources (mobilier, sols, murs, plafonds. . . ) peuvent être à l’origine de la présence de polluants dans ces environnements clos. Pour faire face à l’enjeu sanitaire que représente la qualité de l’air intérieur et apporter aux pouvoirs publics des éléments utiles à la gestion de ce risque, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) travaille depuis 2004 à l’élaboration de valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI), fondées exclusivement sur des critères sanitaires. Depuis le début de ce travail, l’Anses a identifié onze polluants d’intérêt de l’air intérieur dont le formaldéhyde connu pour ses effets irritants. Depuis 2004, le formaldéhyde est aussi classé par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) comme « substance cancérogène avérée pour l’homme » (groupe 1) et depuis 2007 fait l’objet de VGAI (VGAI à court terme de 50 μg·m−3 pour une durée d’exposition de deux heures et des VGAI à long terme de 10 μg·m−3 pour une durée d’exposition supérieure à un an). De nombreuses campagnes de mesures sont régulièrement réalisées, notamment dans les logements, les établissements recevant du public dont les écoles ou les crèches, mais aussi dans des lieux atypiques comme les piscines, les gymnases, etc. L’objectif de cette étude était donc de développer des matériaux de référence certifiés (MRC) se présentant sous la forme de cartouches imprégnées de 2,4-dinitrophénylhydrazine (DNPH) contenant une quantité connue de formaldéhyde sur une gamme de masses comprises entre 1 μg et 10 μg correspondant aux masses communément prélevées dans le domaine de l’air intérieur, et ce pour assurer la traçabilité des mesures de formaldéhyde réalisées par les laboratoires d’analyse. Pour atteindre cet objectif, le LNE a mis au point un banc permettant la génération de formaldéhyde gazeux basé sur la mise en oeuvre de tubes à perméation d’alpha-polyoxyméthylène et une méthode de chargement des cartouches DNPH. La caractérisation de cette méthode conduit à des résultats de mesure ayant des incertitudes finales relatives sur les masses de formaldéhyde comprises entre 3,3 % et 8 % avec une stabilité de 20 jours pour une gamme de masses comprises entre 1 μg et 10 μg ; cette méthode met également en évidence les influences notables de certains paramètres comme la stabilité dans le temps, des cartouches chargées en formaldéhyde.

Mots clés

formaldéhyde
cartouche dnph
matériau de référence certifié